Le Journal du Matin, Mercredi 16 septembre 2015

 

 

Le journaliste George Pop à propos du Voile. Tout est dit en 1'45''

 

"A l'origine, le voile n'avait rien d'islamique. On en parle déjà en Mésopotamie, 1000 ans avant J.-C. où il était fait obligation aux femmes mariées et aux jeunes filles de porter le voile pour se distinguer des prostituées et des esclaves. En Grèce, à Rome, société dominée par les hommes, le voile était la norme. Le judaïsme y voit un signe de soumission au mari, interprétation reprise aussi bien par le Christianisme que plus tard par l'Islam.

 

Les pères fondateurs du Christianisme recommandent d'ailleurs le port du voile. On peut citer St-Paul qui déclarait :"L'homme ne doit pas se voiler car il est à l'image de la gloire de Dieu. Mais la femme, elle, est à la gloire de l'homme." Le Christianisme a été largement influencé par le judaïsme dont il est issu. Nos grands-mères se couvraient d'ailleurs la tête pour entrer dans une église, pratique qui est encore en cours par beaucoup de Chrétiens en Orient.

 

Historiquement l'Islam a été influencé par le Judaisme, le Christianisme et la tradition. Pourtant ni le Coran ni les discours du Prophète ne formulent clairement l'obligation de porter le voile, sujet débattu aujourd'hui en Islam. Au Maroc, à l'avènement de l'indépendance, le Roi Mohammed VI, grand-père du roi actuel, avait demandé à sa fille d'ôter son voile en public, symbole de la libération de la femme.

 

Les traditionnalistes ont actuellement le vent en poupe dans de nombreux pays. Le voile revient en force parfois là où il avait été abandonné, c'est le cas de la Turquie, l'Egpyte des villes. En Europe, le voile est vu très majoritairement comme un symbole de soumission, de prosélytisme, de communautarisme étroit. Les femmes qui le portent invoquent souvent leur foi et leur liberté individuelle. Deux visions et souvent une crispation."

 

George Pop, Radio Suisse Romande