Les Lumières d'Al-Andalus, Conférence du Cheikh Bentounes, UNIL Dorigny, Lausanne, 19 avril 2018

 

Leader spirituel, le Cheikh Bentounes est l'initiateur de la Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix, acceptée par les 193 Etats Membres de l'ONU, qui sera célébrée pour la première fois le 16 mai 2018.

 

 

Extrait de l'intervention du Cheikh Bentounes

 

La civilisation d’Al-Andalous a produit des êtres d’exception.

 

Comment peut-on à travers cette lumière de l’Andalousie nous éclairer et de pouvoir au 21ème siècle sortir de cette impasse? Allons-nous vers un monde où nous cherchons une synergie et avons-nous compris que la vérité n’est pas exclusive, que chacun a une partie, mais personne n’a le tout. A-t-on le courage de pouvoir aujourd’hui réunir les parties pour que les êtres humains qui peuplent la terre de revenir à cette notion de l’humain. Tout ce que vient de dire le Prof. Maurice Hayoun, qui de nos enfants le connaît ? Juifs ou musulmans? Tout ce qu’a produit l’Andalouisie à tous les niveaux, philosophiques mais aussi musical, poétique, artistique n’est connu de personne parmi les générations des jeunes aujourd’hui. Cette mondialisation fait que nous nous vidons de notre essence humaniste.

 

La Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix

Le projet que nous avons porté depuis 2014, ce projet d’inscrire une date, d’inscrire un moment dans l’histoire pour qu’on puisse se référer à ce moment ensemble, c’est la Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix. Une référence qui nous permet les uns et les autres, puisqu’elle n'est ni religieuse, ni areligieuse; elle a été décidée par l’ensemble des 193 Etats membres des Nations Unies. C’est un processus entamé par la plus haute juridiction des nations et qui nous invite à ce Vivre Ensemble et je souhaiterais que vous découvriez cette résolution des Nations Unies et notamment son article 4.

L’article 4 voilà ce qu’il dit "invite tous les Etats Membres à continuer d’agir en faveur de la réconciliation afin de contribuer à la paix et au développement durable, notamment en collaborant avec les communautés, les chefs religieux et d’autres parties prenantes, en prenant des mesures de réconciliation et de solidarité et en incitants les êtres humains au pardon et à la compassion."

 

Le logo de cette Journée appartient à tous, puisque qu’il a été accepté par les Nations Unies. Le 16 mai de cette année sera la première célébration de cette journée. Pour ceux qui sont en Suisse, il y aura un moment à Genève au Palais des Nations Unies et un moment, à Lausanne, organisé par les communautés religieuses et peut-être même des politiques.

 

Cette journée ne va pas régler tout. Mais elle va nous permettre une chose: Ce qu’on a souhaité à travers cette journée, c'est inscrire une dynamique.

Toutes les nations sont d’accord qu’on a besoin de ce Vivre Ensemble. Alors pourquoi ne pas agir? Aller encore plus loin. Nous avons besoin d’inscrire la paix dans une culture; si on n’enseigne pas dans toutes les écoles du monde cette Culture de Paix alors on n’a absolument rien fait. Cela va être une célébration comme une autre. Ça va être un événement, mais pas un avènement. Il faut faire de cette journée quelque chose qui nous pousse à aller plus loin.

 

L’ignorance de nos propres traditions, de nos propres textes, font qu’aujourdhui, ce qui est menacé, puisque nous assistons à un tournant, c’est que l’idéologie s’est emparée du religieux. Nous sommes aujourd’hui dans un combat plus politique et idéologique qu’une quête véritablement de la vérité, une quête de spiritualité. Nos jeunes ont besoin qu’on renforce chez eux cette conviction que le Vivre Ensemble est une chose qui nous appelle, non pas à l’horizontalité, parce que tout ce qu'on peut dire et expliquer, c’est une explication et on n’en finira pas. Ce qu’il nous faut aujourd’hui c’est la verticalité, c’est les valeurs.

Allez vers des valeurs universelles qui sont inscrites dans toutes les traditions. Les valeurs d’éthique, les valeurs d’humanité, les valeurs de charité, les valeurs de justice.

Que dit l’imam chaque vendredi quand il termine son sermon dans toutes les mosquées du monde? Il termine son prêche par “Dieu vous ordonne la justice et le Bel Agir.” C’est agir dans le bien vis-à-vis d’autrui.

 

Photos de la conférence à l'UNIL à Lausanne, Photos © Catherine Touaibi

Intervention du Prof. Maurice Ruben Hayoun

 

Intervention de Jean-Claude Basset, islamologue