Assise, 20 septembre 2016: 30e Rencontre mondiale interreligieuse pour la paix - SOIF DE PAIX

 

Le Pape François a participé à la cérémonie conclusive de la Journée Mondiale de Prière pour la Paix, avec les représentants des autres Religions.

 

La cérémonie finale s'est achevée à Assise, en présence du Pape François, concluant trois jours de rencontre: la 30° Rencontre mondiale interreligieuse pour la paix, organisée par la communauté de Sant’Egidio dans la ville de Saint François. Près de 500 leaders religieux sont présents, neuf religions sont représentées. L'ensemble des dignitaires religieux ont signé un nouvel appel à la paix. Avant cela, le Pape avait prononcé un discours, martelant encore le fait que «Le nom de Dieu ne peut justifier la violence».

 

Extrait de l'intervention du Pape François

 

La paix, un fil d’espérance qui relie la terre et le ciel, un mot si simple, et en même temps difficile.

 

Paix veut dire Pardon qui, fruit de la conversion et de la prière, naît de l’intérieur et, au nom de Dieu, rend possible de guérir les blessures du passé.

Paix signifie Accueil, disponibilité au dialogue, dépassement des fermetures, qui ne sont pas des stratégies de sécurité, mais des ponts sur le vide.

 

Paix veut dire Collaboration, échange vivant et concret avec l’autre, qui est un don et non un problème, un frère avec qui chercher à construire un monde meilleur.

 

Paix signifie Education : un appel à apprendre chaque jour l’art difficile de la communion, à acquérir la culture de la rencontre, en purifiant la conscience de toute tentation de violence et de raidissement, contraires au nom de Dieu et à la dignité de l’homme.

Nous ici, ensemble et dans la paix, nous croyons et nous espérons en un monde fraternel. Nous désirons que les hommes et les femmes de religions différentes, partout se réunissent et créent de la concorde, spécialement là où il y a des conflits. Notre avenir est de vivre ensemble. C’est pourquoi nous sommes appelés à nous libérer des lourds fardeaux de la méfiance, des fondamentalismes et de la haine. Que les croyants soient des artisans de paix dans l’invocation à Dieu et dans l’action pour l’homme !

 

Et nous, comme Chefs religieux, nous sommes tenus à être de solides ponts de dialogue, des médiateurs créatifs de paix. Nous nous tournons aussi vers ceux qui ont une responsabilité plus haute dans le service des peuples, aux Leaders des Nations, pour qu’ils ne se lassent pas de chercher et de promouvoir des chemins de paix en regardant au- delà des intérêts de parti et du moment : que ne demeurent pas inécoutés l’appel de Dieu aux consciences, le cri de paix des pauvres et les bonnes attentes des jeunes générations.

 

Ici, il y a trente ans, saint Jean-Paul II a dit : « La paix est un chantier ouvert à tous et pas seulement aux spécialistes, aux savants et aux stratèges. La paix est une responsabilité universelle » (Discours, Place inférieure de la Basilique de saint François, 27 octobre 1986 : l.c., 1269).

 

Sœurs et frères, assumons cette responsabilité, réaffirmons aujourd’hui notre oui à être, ensemble, constructeurs de la paix que Dieu veut et dont l’humanité est assoiffée.

 

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Intervention du Pape == 02h05’00’’

 

 

Appel pour la paix

 

Hommes et femmes de religions différentes, nous sommes réunis, comme pèlerins, dans la cité de Saint François. Ici, en 1986, il y a 30 ans, à l’invitation du Pape Jean-Paul II, se réunirent des Représentants religieux du monde entier, pour la première fois en si grand nombre et avec une telle solennité, pour affirmer le lien indissoluble entre le grand bien de la paix et un authentique engagement religieux. De cet événement historique, s’est amorcé un long pèlerinage qui, touchant de nombreuses villes du monde, a rassemblé beaucoup de croyants dans le dialogue et dans la prière pour la paix ; il a uni sans confondre, donnant vie à de solides amitiés interreligieuses et contribuant à éteindre de nombreux conflits. Voilà l’esprit qui nous anime : réaliser la rencontre dans le dialogue, s’opposer à toute forme de violence et d’abus de la religion pour justifier la guerre et le terrorisme. Pourtant, au cours des années passées, de nombreux peuples ont encore été douloureusement blessés par la guerre. On n’a toujours pas compris que la guerre détériore le monde, laissant un héritage de douleurs et de haines. Tous, avec la guerre, sont des perdants, même les vainqueurs.

 

Nous avons adressé notre prière à Dieu, afin qu’il donne la paix au monde. Nous reconnaissons la nécessité de prier constamment pour la paix, parce que la prière protège le monde et l’illumine. La paix est le nom de Dieu. Celui qui invoque le nom de Dieu pour justifier le terrorisme, la violence et la guerre, ne marche pas sur Sa route : la guerre au nom de la religion devient une guerre à la religion elle-même. Avec une ferme conviction, nous réaffirmons donc que la violence et le terrorisme s’opposent au véritable esprit religieux.

 

Nous nous sommes mis à l’écoute de la voix des pauvres, des enfants, des jeunes générations, des femmes et de nombreux frères et sœurs qui souffrent de la guerre ; avec eux nous disons avec force : Non à la guerre ! Que le cri de douleur de tant d’innocents ne reste pas inécouté. Nous implorons les Responsables des Nations afin que soient désamorcés les mobiles des guerres : l’avidité du pouvoir et de l’argent, la cupidité de qui fait du commerce d’armes, les intérêts des parties, les vengeances à cause du passé. Qu’augmente l’engagement concret pour éliminer les causes sous-jacentes aux conflits : les situations de pauvreté, d’injustice et d’inégalité, l’exploitation et le mépris de la vie humaine.

 

Qu’enfin s’ouvre un temps nouveau, où le monde globalisé devienne une famille de peuples. Que soit mise en œuvre la responsabilité de construire une véritable paix, que l’on soit attentif aux besoins authentiques des personnes et des peuples, que l’on prévienne les conflits par la collaboration, que l’on vainc les haines et surmonte les barrières, par la rencontre et le dialogue. Rien n’est perdu en pratiquant effectivement le dialogue. Rien n’est impossible si nous nous adressons à Dieu dans la prière. Tous nous pouvons être des artisans de paix ; d’Assise nous renouvelons avec conviction notre engagement à l’être, avec l’aide de Dieu, avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté.

 

 

 

Le Pape salue à Assise les Représentants des Eglises et Religions à l'occasion de la Journée Mondiale de Prière pour la Paix. Il donne la main à des centaines de personnalités.