01.08.2016

Pape François: «Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique»

Au retour des JMJ de Pologne, questionné dans l'avion par les journalistes, le pape François a expliqué sa vision des attentats perpétrés au nom de l'islam. Voici le texte intégral de sa réponse.

 

De notre envoyé spécial à Cracovie.

 

Comme à son habitude au retour de voyage le pape François a répondu, dimanche 31 juillet, aux questions des journalistes qui l'accompagnaient sur le vol, Cracovie-Rome dans un avion de la LOT, la compagnie nationale polonaise.

 

Le vol était court, le pape était fatigué après cinq journées de voyages intenses en Pologne où il avait présidé les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) sur lesquelles il fait un rapide commentaire: «J'aime parler avec les jeunes et j'aime les écouter. Ils me mettent toujours en difficulté parce qu'ils me disent des choses auxquelles je n'avais pas pensées ou que je pensais vaguement. Les jeunes sont inquiets et créatifs.”

 

Il a ensuite refusé de se prononcer sur la situation de la Turquie sur laquelle il était aussi questionné et ses arrestations en masse parce qu'il n'était «pas encore sûr des informations reçues à propos de ce qui se passe vraiment». Mais il a fait remarquer deux choses aux journalistes. La première est que: «Quand j'ai dû dire quelque chose qui ne plaisait pas à la Turquie et sur une information certaine, je l'ai dite, avec les conséquences que vous connaissez.» Se justifiant ainsi: «C'est la vertu de prudence, mais vous êtes témoins que quand j'ai dû dire quelque chose qui touchait la Turquie, je l'ai dite». Et la seconde chose: «C'est vrai que l'on doit toujours éviter le mal aux catholiques».

Ce qui a introduit une question sur le fait qu'il se refusait à parler d'islamistes ou de musulmans pour commenter des attentats pourtant commis au nom de l'islam, comme celui du Père Hamel, mais qu'il utilisait toujours le mot «terroristes».

 

«Je crois qu'il y a presque toujours dans toutes les religions un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons»

 

François a d'abord répondu: «Je n'aime pas parler de violence islamique, parce qu'en feuilletant les journaux je vois tous les jours que des violences, même en Italie: celui-là qui tue sa fiancée, tel autre qui tue sa belle-mère, et un autre… et ce sont des catholiques baptisés! Ce sont des catholiques violents. Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique. Non, les musulmans ne sont pas tous violents, les catholiques ne sont pas tous violents. C'est comme dans la macédoine, il y a de tout… Il y a des violents de cette religion…»

 

Puis il a continué sur la question du fondamentalisme: «Une chose est vraie: je crois qu'il y a presque toujours dans toutes les religions un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons. Quand le fondamentalisme arrive à tuer… mais on peut tuer avec la langue comme le dit l'apôtre Jacques, ce n'est pas moi qui le dit. On peut aussi tuer avec le couteau, non?»

 

Pour conclure et redire le fond de sa pensée: «Je crois qu'il n'est pas juste d'identifier l'islam avec la violence, ce n'est pas juste et ce n'est pas vrai. J'ai eu un long dialogue avec le grand iman de l'université Al-Azhar et je sais ce qu'ils pensent. Ils cherchent la paix, la rencontre.»

 

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