Les grandes confréries. Emission Islam sur France 2

15 octobre 2017

 

Avec le Cheikh Bentounes et Prof. Abd-al-Haqq Guiderdoni

 

 

Introduction France 2

 

Le soufisme est le courant de la mystique en Islam. Voie de quête et d'accomplissement spirituel le soufisme vit avec ferveur l'invocation du nom de Dieu sous la direction d'un guide en référence au Prophète entouré de ses compagnons aux premiers temps de l'islam.

 

La carte des grands centres spirituels du soufisme montre une concentration vers l'actuel Ouzbékistan. Fondées la plupart autour du 11e siècle les quarante et une branches initiales du soufisme se rapportent à Abu Bakr ou à Ali le gendre du Prophète. Le soufisme va se déployer dans l'ensemble du monde musulman: Naqshbandiyya, Qadiriyya, Boutchichiya,Tidjaniya, le nom de la confrérie est relié à celui de son fondateur.

L’ordre des Mevlevi fondé par le fils de Mevlana Djalal-ud-Din Rumî rassemble ses fidèles à Konya autour du mausolée du maître. C’est à travers la musique et la danse que les Mevlevi ou derviches atteignent l'extase mystique.

Le Maghreb est la terre d'élection des grands saints soufis, ceux qui ont choisi la voie de l'excellence du comportement et de l'approfondissement spirituel. Loin du dogmatisme, les confréries prônent l'amour de Dieu par l'intelligence, par le coeur et par l'âme. Hauts lieux de rencontres spirituelles, les mausolées des grands maîtres soufis font l'objet de veillées auxquels se joignent avec ferveur des milliers de fidèles chaque année au Maghreb.

 

 


« En regardant le sujet j'ai été frappé par cette diversité des couleurs et des formes, des lieux, des mausolées, des mosquées. Toutes ces formes sont en fait les feuilles d'un arbre dont le tronc est l’Esprit prophétique. Tous les soufis remontent en fait à l'exemple du Prophète Muhammad (ssp). Ensuite cet exemple a été transmis par Abou Bakr, par Ali, par les principaux compagnons. Il y a une sorte de ramifications donc il y a de très nombreux noms parce qu'il y a beaucoup de feuilles sur cet arbre du soufisme. Ces noms sont finalement des étiquettes qui sont secondaires. A chaque fois qu'il y a un maître important, la confrérie change de nom et il y a une branche qui pousse, il y a un nouveau rameau mais au fond c'est la même sève qui irrigue toutes les branches. »

 

«Le soufisme a pour objectif - si on peut le définir ainsi - la connaissance de Dieu, la connaissance transformante de Dieu qui est une connaissance d'amour et qui doit rayonner sur toute la création et en particulier sur toute l'humanité. Ça c'est l'objectif premier du soufisme.»

Prof. Abd al-Haqq Guiderdoni

 

 

 

 

N’oublions pas que c’est une revification d'une même chaîne qui se transmet dans la continuité dans l’espace et le temps. Ce sont tous des maîtres qui ont été reliés les uns aux autres, historiquement. Le soufisme n'a jamais subi de coupure dans l’histoire qui le relie à la source. Chose qu'on ne peut pas dire des autres écoles de pensée de l’Islam. Donc on peut considérer le soufisme comme une école de pensée spirituelle de l’Islam.

"A travers le soufisme on vient de voir la musique. Le rôle du Samâ, c’est plus une méditation à travers le chant qui rapproche l’âme humaine à goûter le divin, à le vivre et qui nous élève vers un état où le coeur est plus perceptible au prochain et une ouverture vers la fraternité vers des valeurs, des valeurs d'humanité, de fraternité et de partage. C’est pour çela que les confréries ont joué un rôle très important à des moments difficiles de la Oumma contre les Mongols, contre les Croisés, contre le colonialisme, il faut le reconnaître.


L’Emir Abd el-Kader sortait d'une zâwiya, la zawiya Qadiriyya. Cette initiation chez les soufis est quelque chose de très important, parce qu’elle a une source. Cette source c'est la retraite, cette Khalwa, ce face à face entre l'être et l'absolu. Ce n’est pas une mystique passive. Le soufisme est une spiritualité vivante et active." Cheikh Bentounes