Dans le cadre du Festival des 5 Continents, le groupe Touared "IMZAD - Tradition" a offert un concert hors du commun à Martigny suivi d'une conférence de Mme Farida Sellal, Présidente de l'Association "Sauver l'Imzad".

Toutes les poésies des Touareg sont chantées et accompagnées par le son d’un violon traditionnel mythique appelé imzad.

 

"L'Imzad est aux Touareg, ce que l'âme est au corps"

 

 

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Extrait de la conférence de Mme Farida Sellal:

 

Au sein de ce peuple, un élément, un lien, celui que l'on retrouve comme un symbole qui les unit : l'imzad, ciment de la culture targuie depuis des siècles. L’imzad est l'enfant du silence et de la complainte du désert. Il est né dans les tribus nomades et son souffle vient du libre-espace qui l’entoure. C'est dans cet espace de liberté que l'imzad est né et se transmet de génération en génération sans perdre ses racines et son âme.

L’imzad est un symbole du pouvoir, suggérant une musique particulière vouée à un ordre social, à une organisation de l'espace et du temps. Cet instrument est exclusivement réservé aux femmes.  

Sur l'air de l'imzad, l'homme chante et il n’a le droit de s’exprimer qu’avec sa voix car la corde unique de l’Imzad est réservée à la femme et uniquement à la femme.

L'éducation musicale et littéraire des jeunes filles est fort appréciée chez les Touareg. Les filles apprennent très jeunes à écrire le tifinagh et à jouer de l'imzad.

Ce sont les mères ou les proches parentes qui ont la charge de transmettre ce savoir. En effet, se sont les femmes qui transmettent la culture dans toutes ses déclinaisons.

Malheureusement avec la modernité et les mutations du développement, l’imzad et le patrimoine culturel immatériel avaient commencé à disparaître. En 2003, il ne restait plus que 5 personnes très âgées capables de jouer de l’Imzad dans tous le Hoggar.

Convaincue qu’il fallait sauver cette culture afin d’en partager les valeurs et le souffle de sa vitalité humaniste, un cri a retenti «  Il faut Sauver l’Imzad ». C’est ainsi que l’association a vu le jour et que le cri qui l’a engendrée a été maintenu.  L’association Sauver l’Imzad est née. Le flambeau a été transmis et depuis lors, beaucoup de pans de cet art ancestral ont été effectivement sauvés.

L’influence sociale de l’imzad est importante, car en écoutant cette musique que jouaient les mamans, c’était la paix et la sérénité qui se répandaient dans les familles Touaregs et particulièrement, chez les enfants.


De par cette constatation, j’ai été convaincue du rôle et de l’importance de l’éducation culturelle comme vecteur universel de la paix.

Dassine, la poétesse targuie disait :

« J’admire ma mère,
La première des mères qui, après avoir enfanté des fils de sa chair,
Voulut aussi enfanter un fils de sa pensée, et ce fut l’imzad.
L’imzad qui reste à la fois la voix de son cœur et la voix de sa tête pour ensorceler tous ceux qui l’écoutent. »

L’Imzad et les valeurs culturelles ont adouci la vie des gens du désert ; plus que cela, le désert a pu apaiser leurs cœurs et ancrer en eux les valeurs de la paix."

Farida Sellal, Présidente de l'Association Sauver l'Imzad

www.imzadanzad.com
www.imzad.net

 

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La conférence de Mme Sellal passionne le public.

 

Mme Farida Sellal, en compagnie du Cheikh Bentounes

et de M. Benoît Bender, Vice-Président de la Ville

de Martigny.